Premiers travaux

Premiers travaux

Le 12 décembre 2013, une petite équipe de pionniers examine les différentes parties de l’orgue. La soufflerie électrique (le système qui envoie l’air vers l’instrument, composé d’un moteur triphasé et d’une turbine) est déconnectée, et empoussiérée.

Image Soufflerie

La soufflerie, déconnectée. A droite, le « porte-vent », en bois, de section carrée

Il existe toutefois un moyen de suppléer à cette situation : il suffit de… pomper !

Image pompe

Après l’installation de l’orgue en 1925, pour jouer, il fallait pomper

L’électricité n’arriva à Châtenois qu’à l’été 1927

Après ouverture du couvercle de la console, on aperçoit le système qui transmet l’action de l’organiste sur les touches du clavier vers les tuyaux (ce qu’on appelle aussi la « traction ») : ici, c’est un système pneumatique, constitué d’une multitude de petits tubes de plomb. Hélas ! Le temps et l’oxydation ont fait leur œuvre, et l’état de cette tubulure est mauvais.

Image arrière console

Une vue de la partie arrière de la console

Mais ce qui est très intéressant, c’est que l’état des tuyaux est bon ; bien sûr, ils sont empoussiérés, mais, relativement bien protégés, à l’intérieur du très beau buffet de chêne, ils pourront très probablement être réemployés.

Le samedi 21 décembre 2013 : Benoit et Michel examinent la soufflerie. Ils vont parvenir, au prix de d’efforts certains, à déconnecter celle-ci de la conduite d’admission d’air (le « porte-vent »), et à démonter le moteur. Produit par un atelier lyonnais, ce moteur fonctionnait jadis en triphasé 220 volts, une tension qui n’est plus distribuée par l’actuel secteur EDF. L’idée de Benoit est de remplacer ce moteur, ou de tenter de le faire fonctionner en 220 volts monophasé.
Le 26 décembre suivant, grâce à l’action efficace de Jean, on essaie un moteur avec turbine servant au gonflage de châteaux forts avec le projet de relier ce dispositif en lieu de place de la soufflerie.

Image équipe intervention

Nouvelle visite à l’orgue, Benoit et Michel (accompagné de deux de ses enfants)

Cette dernière est descendue de son support (confectionnée en tôle d’acier de 5 mm d’épaisseur, même débarrassée de son moteur, elle est d’un poids considérable !) grâce aux bras puissants venus en renfort.. Le dispositif nouveau reçoit une connexion de fortune au porte-vent, mais la pression obtenue reste insuffisante ; toutefois, en adjoignant le pompage manuel, rendu moins athlétique, ce système permet à Benoit de faire entendre un certain nombre de jeux, en particulier les basses de 16 pieds, au merveilleux effet quasi physique de profondeur, que seul un orgue peut produire !

Image Moteur

La soufflerie de fortune

Le mardi 14 janvier 2014, Benoit décide de faire un nouvel essai avec la soufflerie d’origine ; Michel est présent également. Il faut d’abord réinstaller cette dernière sur le support mural d’origine : nous faisons appel à deux aides, car le poids de la chose dissuade de tenter cette opération à deux ! L’ancien moteur, au moyen d’un câblage comportant un condensateur de 40 microF, est alimenté par le secteur monophasé. L’essai est mené, dans un premier temps, en interposant un transformateur 220/110 : le moteur ne démarre pas, il faut lancer la turbine à la main ; ça tourne, mais le couple est jugé très insuffisant. Nouvel essai sans le transformateur : démarrage immédiat , et cette fois, le flux d’air est très important. Effectivement, après connexion à la conduite d’air, le soufflet de l’orgue se gonfle normalement ! Benoît peut faire parler l’instrument, dont les commandes de registre, défectueuses, montrent une nouvelle fois, combien est nécessaire une opération de remise à neuf.

Image essai

L’orgue parle de nouveau, sous les doigts de Benoit

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